L'EMPEREUR D'ANNAM DONG KHANH (1864 - 1889)

PRESENTATION DE L'EMPEREUR DONG KHANH

Dong Khan   roi d'annam 300pxL'empereur Dong Khanh (19/02/1864 - 28/01/1889)Note: Le nom de l'empereur est parfois orthographié khan. La date de décès varie selon les sources: 28/02/1864 selon Wikipedia (https://fr.wikipedia.org/wiki/%C4%90%E1%BB%93ng_Kh%C3%A1nh ) et le BAVH et le 27 février selon les articles de journaux de l'époque.  né sous le nom Nguyễn Cảnh Tông est le 9ème souverain de la dynastie des Nguyen. Il monta sur le trône à l'âge de 21 ans et régna sur le royaume d'Annam du 19 septembre 1885 au 28 janvier 1889. Il eu un enfant, Khai Dinh qui devint empereur en 1916.

Dong Khanh est né le 19 février 1864. Il porte successivement les noms de Ung Ky et Ung Duong. A son avènement, le 14 septembre 1885, prend le nom de Bien.

Le 23 Novmbre 2016, l'empereur Khai Dinh qui est le fils de Dong Khanh décerne à titre posthume à son père les titres honorifiques de Canh-Ton, Phoi-Thien, Minh-Van, Hieu-Duc, Nhon Vo, Vi-Cong, Hoang-Liet, Thong-Triet, Man-Hue, Thuan-Hoang-De

Le 15 Juillet 1917, l'empereur Khai Dinh pose la première pierre de l'école de jeune fille de Hué qui portera son nom.

 
 

DESCRIPTION DE SON INTRONISATION (19 septembre 1885)

Suite à l'attaque lancée sur les français par le régent Ton That Thuyet  au nom de l'empereur Ham Nghi le 4 juillet 1885, ce dernier prends la fuite et laisse le trône vacant. Il faudra attendre début septembre pour que la reine mère avec l'accord du résident général (M. de Courcy), du premier régent (Nguyen Van Tuong et de M. de Champeaux (chargé d'affaire à la cours de Huê) désigne officiellement le prince Chang Min, fils adoptif de l'empereur Tu Duc comme nouvel empereur sous le nom de Dong Khanh. Il avait alors 21 ans. Il était le neveu de l'empereur Tu Duc et le frère de son prédécesseur Ham Nghi.

L'entrée solennelle du nouveau souverain dans la capitale fut fixée au 14 septembre et son intronisation au 19 du même mois. Au total ce ne fut pas moins que 3 cérémonies qui se succéderent ...

Le 14 septembre, entrée solennelle du nouveau roi dans le palais royal:

A 8h30, le roi arriva par la rivière, sur une jonque rouge et or, armée de 50 rameurs en costume de gala. Sa Majesté portait une magnifique robe à ailes de soie jaune brodée d’or, une sorte de tiare ailée couverte de perles et, à la main, un maintien de jade sculpté. Une chaise à porteurs toute dorée attendait.
Dong Khanh qui venait de débarquer allait y monté. Le Général de Courcy, qui s’était avancé vers lui, obtint qu’il y renonçât et fît son entrée à pied, entre M. de Champeaux et lui-même suivit de l’Etat Major, des fonctionnaires de la Légation et d’un nombreux cortège de mandarins.

La fanfare des chasseurs joua la Marseillaise, et une salve de 21 coups de canons fut tirée lorsque le cortège se mit en marche. Au moment où il arriva sur l’esplanade du palais royal, ses sujets poussèrent une immense clameur de triomphe.

Dans la grande salle d’audience, affectée à la réception des Ambassadeurs, et la première partie du Palais, avait été disposée avec art tous les objets précieux préservés du pillageNote: Suite à la fuite de l'empereur Ham Nghi, les troupes françaises avaient envahie et pillé le palais royal.

Le 17 septembre, rentrée de la reine mère dans le palais royal, qu’elle avait quitté quelques jours auparavant, ne voulant pas rentrer au palais avant le nouvel empereur.

Le 19 septembre, la cérémonie proprement dite de l’intronisation de l'empereur.

 

LA FIN DE SON REGNE

Mort le 28 janvier 1889. Il à été père de 4 enfants : 2 fils. 2 filles à reçu à titre posthume le titre de "Canh-Ton-Thuan-Hoang-De".

Son tombeau est situé au village de Duong-Xuan-Thuong, province de Thua-Thien (Huè), pas très loin de celui de Tu Duc ({tokamak view=link|id=2|text=Map}).

 

L'EMPEREUR DONG KHANH DANS LA PRESSE

 (Retranscription de l’article du journal "Le Temps" du 31 Janvier 1889. On retrouve le même article dans le journal "La justice" de la même date)

Carte postal tombeau de l'empereur Dong Khanh d'AnnamLA MORT DU ROI DONG-KHAN

Nous avons annoncé hier, en Dernière heure, la mort du roi d’Annam, décédé, à Hué, le 27 janvier. D’après le télégramme du gouverneur général de l'Indo-Chine, le roi a succombé à une affection paludéenne après quelques jours de maladie.

Dong-Khan était âgé de vingt-cinq ans. Il avait succédé, le 19 septembre 1885, à son frère Ham-Nghi, que l’ex-régent Thuyet avait emmené loin de la capitale de l’Annam après l’attentat de Hué du 5 juillet 1885. Ham-Nghi, dépossédé, mena une existence misérable, résistant à toutes les tentatives de conciliation, jusqu’au jour où il fut capturé par les émissaires du capitaine Boulangier. On sait qu’il vient d’arriver à Alger, où il est installé dans une villa de Mustapha. C’est là qu’il apprendra la mort prématurée de son successeur.

La mort de Dong-Khan est un événement regrettable. Le jeune souverain de l’Annam était très intelligent, très ouvert à nos idées et, pendant son règne de trois ans, il s’est montré fidèle observateur de ses devoirs envers la France. Il avait compris, dès la première heure, que le gouvernement du protectorat était son meilleur appui dans la crise que traversait le royaume d’Annam, et l’on doit ajouter que, grâce à la fermeté et à l’habileté de nos agents à Hué, Dong-Khan n’a jamais manifesté de regret au sujet de la ligne politique que les événements lui imposaient.

Malheureusement le jeune souverain paraissait depuis quelques mois affecté deJournal "Le Temps" - La mort du roi Dong Khan troubles nerveux. Il semblait absorbé par les soucis d’une sorte de piété voisine du mysticisme ; son sommeil était troublé, hanté par des visions et des hallucinations ; il se livrait à des pratiques superstitieuses qui étonnaient ceux de nos agents qui avaient pu apprécier jusqu’à lors la largeur de son esprit, son intelligence si vive et si éprise de lumière. Quoi qu’il en soit de cette crise qui a peut-être contribué à abréger les jours de Dong-Khan, sa mort, dans les circonstances que nous traversons en Indo-Chine, est un grave embarras de plus.

Heureusement, la France est représentée à Hué par M. Rheinart, qui connaît parfaitement le personnel de la cour et de la famille impériale. Nul plus que lui n’est capable de donner au gouvernement de bons avis; il a séjourné de longues années à Hué et sait quels sont parmi les princes de la dynastie ceux qui sont sincèrement ralliés au protectorat. Enfin, il n’est pas homme à permettre une révolution de palais qui appellerait à la vacance, ou verte par la mort de Dong-Khan un adversaire de la France.

Il est bon de rappeler aussi que M. Rheinart a assisté à Hué à deux intronisations et qu’il n’ignore rien des intrigues qui se sont nouées alors dans les hautes sphères officielles à Hué.

Ajoutons, enfin, que Dong-Khan laisse un fils âgé de trois ans, que d’après le télégramme du gouverneur général il faut écarter toute idée d’empoisonnement. Le choléra sévit actuellement à Hué et fait parmi les Annamites de nombreuses victimes. Il est donc possible que l’affection paludéenne à la quelle a succombé le roi ait pris un caractère cholérique.

 Le télégramme qui annonce le décès du roi d’Annam a annoncé que la mère de l’ex-roi Ham-Nghi venait de mourir à Hué.

C’est à Hanoï, où il est actuellement, que M. Ri chaud a appris la mort du roi d’Annam. M. Rheinart était de retour à Hué, depuis quelques jours, de son voyage au Tonkin.

 

Le journal "Le Voltaire" dénonce un empoisonnement comme la cause de la mort du Roi Dong Khan.

(Retranscription de l’article du journal "Le Voltaire" du 31 Janvier 1889.)

 EMPOISONNEMENT  DU ROI D’ANNAM

L’amiral Krantz, ministre de la marine, a reçu hier une dépêche annonçant que le roi d’Annam Dong-Khan est mort à Huê, le 27 janvier, après une courte maladie. 

Ce fâcheux événement, dont les suites peuvent être graves pour notre situation en Annam et au Tonkin, est encore une des conséquences de la politique coloniale de M. de la Porte. 

Il y avait à Hué un résident supérieur, M. Hector, qui, grâce à son expérience, avait su prendre une grande influence. M. de la Porte a trouvé moyen de le rappeler pour le remplacer par un homme à lui.

Le roi prenait en toutes choses l’avis de M. Hector, qui lui était d’un très bon conseil. M. Hector parti, il est probable que le malheureux Dong-Khan aura commis quelque imprudence, et il l’a payée de sa vie; car il ne vaut pas se dissimuler que c’est tout bonnement d’un empoisonnement qu’il s’agit. 

C’est également d’un empoisonnement qu’est mort, il y a quelques semaines à  peine, son beau-père, le vice-roi du Tonkin, à la suite d’un voyage à Hué. Il ne rentra à Hanoï que pour y mourir. 

A Hanoï aussi, les changements de M. de la Porte ont été également déplorables. Le Tonkin a été livré à un fonctionnaire, M. Barreau, aussi incapable que compromis, très humble serviteur de l’autorité militaire. 

Et aujourd’hui les pirates pullulent, les soldats indigènes désertent, on empoisonne nos rares amis. Mais M. de la Porte gouverne ; cela doit nous suffire.

 
 

Source:

- Bulletin des amis du vieux Hué 1920/3.

- Journal L'Annam.

- Le journal "Le Temps" du 31 Janvier 1889

- Le journal "Le Voltaire" du 31 Janvier 1889

 

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